Analyse
Loi relative à la maltraitance animale : l’APRAD propose des amendements
Alors que l’Assemblée Nationale examine aujourd’hui une proposition de loi de la majorité contre la maltraitance des animaux, une nouvelle association dénommée APRAD - Association de Protection des Animaux par le Droit-, entend bien faire passer ses amendements.
Pas loin de 500 amendements doivent être examinés jusqu'à vendredi sur ce texte qui mobilise et divise déjà les différents groupes politiques. L’occasion pour la nouvelle association spécialisée dans le droit animalier, de proposer des pistes très concrètes, basées sur l’expertise de ses membres.
Le point commun entre les 20 membres du Conseil d’Administration de L’APRAD? Ils ont tous suivi le même cursus : un Diplôme Universitaire de Droit Animalier, dispensé par l’Université de Limoges. Mis en place en 2016 en partenariat avec la Fondation 30 millions d’amis, ce DU installé sur le campus de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), accueille deux fois par an des sessions d’étudiants aux profils très variés.
Il y a plus d’un an en décembre 2019, un petit groupe constitué d’avocats, de juristes, de chefs d’entreprises, de vétérinaires ou d’enseignants et journalistes, a commencé à réfléchir aux contours d’une association ouverte à tous les diplômés, juristes de formation ou non. C’est ainsi que sont nés les objectifs de l’APRAD : la défense des animaux par le droit, et la mise à disposition d’informations juridiques pour y arriver.
Pour valider leur diplôme, les étudiants doivent plancher, en plus de leur épreuve orale, sur un devoir écrit consistant à faire une proposition de réforme en droit animalier. L’APRAD souhaite mettre en valeur ces travaux, en accord avec leurs auteurs, et les transmettre aux parlementaires chargés de faire des propositions de textes à l’Assemblée nationale ou au Sénat.
C’est ce qui a été fait pour les député(e)s Loïc Dombreval, Laëtitia Romeiro Dias, tous deux LaREM, ainsi que Dimitri Houbron du groupe Agir.
L’APRAD a ainsi proposé 23 amendements aux députés. 7 ont été déposés. Deux ont été jugés irrecevables, 4 vont être discutés, un est encore en cours de traitement.
Un amendement a été adopté en commission. Cet amendement inclut explicitement l’animal dans l’article 122-7 du code pénal relatif à l’intervention en cas de danger imminent.
Les amendements déposés pour la discussion dans l’hémicycle concernent l’interdiction de la vente d’animaux de compagnie aux mineurs non accompagnés, l’interdiction des manèges à poney, la sécurisation de l’avenir de l’animal en cas de disparition de son maître.
L’amendement en cours de recevabilité recommande de remplacer le contrat de dépôt par un contrat de pension.
*A propos de L’APRAD
L’association bénéficie déjà d’une base de données de propositions et l’enrichit régulièrement pour contribuer au développement de la réglementation. Elle prodigue ainsi des conseils juridiques aux associations/aux personnes morales sur le droit animalier, dans l’objectif de faire vivre cette belle discipline en entretenant des liens entre les enseignants-chercheurs et les diplômés, en relayant les conférences, réunions, communications sur la question et en faisant mieux connaître la Revue semestrielle du droit animalier (RSDA) à travers son blog. Un annuaire des professionnels du droit animalier, ouvert aux non-diplômés, est actuellement en construction.
A terme, l’APRAD envisage également de récolter la jurisprudence sur le droit animalier en France. L’idée est de constituer un réseau couvrant tout le territoire pour récolter la jurisprudence dès le premier degré de juridiction dans chaque département. Organisée en une base de données, cette jurisprudence peut être un outil précieux pour les avocats de la cause animale. Elle sera aussi intéressante pour les étudiants et chercheurs.
L’association n’a pas pour vocation de se substituer aux associations de protection animale en se portant partie civile devant les tribunaux. Elle cherchera plutôt à se mettre à leur service pour renforcer leur action juridique.