Analyse
La fin des transports maritimes de bétail au départ de la Nouvelle Zélande
Par le Animal Welfare Amendment Bill (Cf. The Maritime Executive, 1 Octobre 2022), le parlement de Nouvelle Zélande interdit les exportations maritimes de bétail à compter du 30 Avril 2023
Par Nathalie Soisson, Présidente de l'APRAD
A l’heure où la France vient une fois de plus de s’illustrer en la matière (1), nous saluons la lucidité du Ministre de l’Agriculture néo-zélandais, Monsieur Damien O’Connor.
Une revue des conditions d’exportation des animaux vivants avait été lancée par le Gouvernement en 2019. En 2020 le naufrage du Gulf Livestock 1, qui avait entraîné la mort de 60 membres d’équipage et de 6000 têtes de bétail lors d’un voyage de Nouvelle Zélande en Chine, avait achevé de faire prendre conscience que ces transports sont incompatibles avec le respect du bien-être animal (et de toute évidence humain !), mais aussi avec les attentes de la population.
L’un des objectifs de cette loi était d’ailleurs d’affirmer la position de la Nouvelle Zélande en tant que leader mondial du Bien-être animal.
Nous notons à ce propos que le Ministère de l’Agriculture est assisté d’un National Animal Welfare Advisory Committee, composé de 11 membres venant des diverses spécialités concernées : industrie, vétérinaires, juristes, médecins, conseillers en éthique…, semblable au comité (indépendant de préférence) que nous appelons de nos vœux depuis tant d’années… et de mandats présidentiels.
Les nombreux accidents survenus de par le monde démontrent à l’évidence la cruauté et l’absurdité de ce type de transport. Il serait bon que la France, premier exportateur européen d’animaux vivants par mer, et l’Europe toute entière agissent enfin en conséquence.
(1) Voir la lettre en ligne de Welfarm, 21 Septembre 2022, sur le tragique transport du Nader A, de Sète à Alger début Septembre, ayant abouti à l’abattage et l’ équarissage de 789 taurillons après plus de deux semaines passées en mer.