Analyse
Signaler plus facilement les maltraitances animales
A qui s'adresser lorsque l'on est témoin d'une maltraitance animale? Aujourd'hui, il existe plusieurs interlocuteurs, et cela porte à confusion et peut s'avérer contre-productif, y compris pour les animaux victimes. C'est pourquoi la mise en place d'une plateforme unique est vivement attendue par les associations de protection animale.
Par Célia Fontaine, membre du CA de l'APRAD
Selon la loi, il est interdit d'exercer des mauvais traitements envers les animaux, qu’ils soient domestiques, sauvages apprivoisés ou tenus en captivité (article L214-3 du Code rural et de la pêche maritime). Mais bien souvent, ces animaux sont victimes de différentes formes de sévices.
Battre son chien, son chat ou tout autre animal de compagnie, laisser son chien dans une voiture fermée en plein soleil, laisser un chien ou autre blessé et sans soin, constater qu'un cheval n'est pas régulièrement hydraté, sont quelques exemples de maltraitance animale.
Lorsque l’on est témoin d’une forme de maltraitance, ce n’est aujourd’hui pas toujours facile de savoir à qui s’adresser.
SOS Animaux, une initiative du CNPA
C’est pourquoi l’Aprad salue l’initiative « SOS Animaux », portée par l’association CNPA (Conseil National de la Protection Animale), présidée depuis 2022 par Loïc Dombreval, vétérinaire et député ayant porté la loi visant à lutter contre la maltraitance animale promulguée en novembre 2021.
L’idée est de mettre en place la première ligne téléphonique nationale pour signaler les cas de maltraitance des animaux, qu’ils soient d’élevage, domestiques, de compagnie ou sauvages. Toutes les espèces sont donc concernées.
Attendue et demandée depuis longtemps par de nombreuses associations de protection animale, cette ligne permettrait :
- de centraliser les signalements : aujourd’hui, il est difficile de savoir à qui s’adresser lorsque l’on est témoin d’une maltraitance animale. Doit-on appeler les pompiers, les vétérinaires, les associations locales, ou encore la gendarmerie ou la DDPP? C’est confus et surtout contre productif d’appeler tout le monde en même temps, car cela fait perdre du temps. Avec un numéro unique, la question ne se posera plus.
- D’éviter les signalements malveillants : il n’est pas rare qu’un voisin dénonce abusivement une personne qui prend pourtant bien soin de ses animaux, par vengeance ou volonté de pure nuisance. Une ligne téléphonique avec des spécialistes qui poseront les questions pertinentes et analyseront la situation, permettra d’éviter ces écueils.
- De gagner du temps : pour savoir ce qui relève du délit ou non
Pour devenir réalité, l'ititiative a besoin de récolter des fonds, vous trouverez les informations sur le site de l'intitiative.
Pour rappel, l'animal est un être sensible qui doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce (article L214-1 du Code Rural). Ces impératifs comprennent le fait de se nourrir et de boire, d’obtenir des soins en cas de maladie ou de blessure, de vivre dans un habitat adapté eu égard aux caractéristiques biologiques de l’animal, de ne pas souffrir de contraintes physiques (être attaché par exemple).
En outre, le mode de détention doit être adapté à l'espèce considérée et ne doit pas être de nature à provoquer des blessures ou des souffrances, il faut de manière générale prendre en compte la sensibilité de l'espèce détenue. L'animal doit être protégé de la peur et de la détresse.
La maltraitance animale commence donc dès lors qu'un de ces impératifs biologiques n'est pas respecté.