Analyse
Journée internationale contre les longs transports d'animaux vivants
L’APRAD est fortement engagée sur le sujet des transports maritimes d’animaux vivants, dont on ne peut ignorer la cruauté.
Par Nathalie Soisson, Présidente de l'APRAD
De nombreuses études réalisées par des associations européennes (dont les très complètes études de Robin des Bois), le rapport ANIT du Parlement Européen (14 Décembre 2021), les Recommandations du Parlement (20 Janvier 2022), le rapport de la Cour des Comptes Européenne (17 Avril 2023), les recommandations de l’Autorité Européenne de la Sécurité des Aliments (Septembre 2022), le rapport de l’Académie Vétérinaire de France (24 Février 2022), les rapports annuels successifs du Memorandum d’Entente de Paris… ont tous révélé les conditions épouvantables dans lesquels se font ces transports, sur des navires en très grande majorité hors d’âge et dangereux pour les équipages, les animaux et l’environnement.
La proposition de Règlement européen du 7 Décembre 2023, s’il présente quelques avancées, est loin d’apporter une solution satisfaisante aux manquements constatés. La mesure « phare », à savoir l’interdiction d’utiliser des navires battant pavillon d’un Etat sur liste noire, méconnait la pratique selon laquelle ces navires, appartenant à des sociétés écrans, changent facilement de propriétaire, de nom et de pavillon. Seule la liste blanche devrait être acceptée.
Le Luxembourg, l’Allemagne, mais aussi la Nouvelle Zélande, la Grande Bretagne, bientôt l’Australie, peut-être le Brésil, ont choisi l’interdiction pure et simple de ces transports, seule susceptible de mettre un terme aux souffrances inutiles infligées aux animaux transportés. Des alternatives existent !
Nous comprenons qu’une période de transition soit nécessaire, pendant laquelle des mesures drastiques d’amélioration devront être prises. Le port de Sète, à la suite de l’embargo décidé par l’Algérie contre la viande française a déjà perdu son poste de premier port européen d’exportation d’animaux vivants au profit de Carthagène en Espagne (Alger représentait 80% des flux à l’exportation).
Le moment est donc particulièrement bien choisi pour opérer un changement de paradigme, qui serait également plus favorable au bien-être des éleveurs, à la souveraineté et qualité alimentaires, et à l’environnement.