Analyse
Mieux encadrer les élevages d’animaux de compagnie
Afin de mieux encadrer les élevages d’animaux de compagnie d’espèces domestiques, nous proposons de rectifier le Code rural et de la pêche maritime.
Brigitte Leblanc, vétérinaire, membre du CA de l'APRAD
EXPOSE DES MOTIFS
La Convention européenne pour la protection des animaux de compagnie a été ratifiée par la France via le décret n°2004-416 du 11 mai 2004 et transposée en droit national par le décret n°2008-871 du 28 août 2008. L’article 8 qui traite de l’élevage des animaux de compagnie prévoit des obligations quant aux déclarations aux autorités compétentes, aux connaissances nécessaires à la personne responsable et aux installations et équipements, ainsi qu’aux contrôles de ces obligations.
La transposition de cet article est faite dans les articles R214-25 à R214-31 du Code rural et de la pêche maritime.
Néanmoins ces articles s’appuient systématiquement sur les articles L214-6-1 et L214-6-2 du Code rural et de la pêche maritime quant aux activités concernées. Ces derniers, s’ils prennent en compte l’activité de vente de tous les animaux de compagnie grâce à l’article L214-6-3, ne concernent par contre l’activité d’élevage que pour les seuls chiens et chats.
Cette lacune a été comblée en ce qui concerne les animaux de compagnie d’espèces non domestiques par l’Arrêté du 8 octobre 2018 fixant les règles générales de détention d'animaux d'espèces non domestiques.
En revanche, il apparait que l’élevage des animaux de compagnie d’espèces domestiques autres que chiens et chats n’est pas réglementé selon les dispositions de l’article 8 de la Convention européenne pour la protection des animaux de compagnie : aucune déclaration à l’autorité compétente n’est prévue, donc aucun contrôle (vétérinaire ou administratif) n’est possible, il n’y a aucune obligation de connaissances de l’espèce élevée, ni aucune exigence quant aux installations et équipements.
En l’état, seule l’immatriculation à la Chambre de l’agriculture est nécessaire.
La transformation du Code rural et de la pêche maritime telle que proposée ci-dessous permet aux élevages d’animaux de compagnie d’espèces domestiques autres que chiens et chats de bénéficier de la protection prévue par la Convention européenne, afin d’éviter les élevages-mouroirs tels que ceux qui ont défrayé la chronique (par exemple en décembre 2018 à Lapte, en Haute-Loire).
PROPOSITION
Le Code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié :
1. Au troisième alinéa de l’article L214-6 les mots « élevage de chiens ou de chats » sont remplacés par les mots « élevage d’animaux de compagnie d’espèces domestiques », et les mots « au moins un chien ou un chat » sont remplacés par « au moins un animal issu d’une portée ou d’une ponte».
2. Au premier alinéa de l’article L214-6-2 les mots « élevage de chiens ou de chats » sont remplacés par les mots « élevage d’animaux de compagnie d’espèces domestiques ».