Analyse
Plan national pour améliorer le bien-être des animaux de compagnie
Le Gouvernement a annoncé le 22 mai que le bien-être des animaux de compagnie était une de ses priorités. L’APRAD s’en félicite, tout en soulignant que des moyens devront être mis en oeuvre pour que le plan d’action présenté ne reste pas lettre morte, et attend des mesures similaires fortes pour les autres catégories juridiques animales, à savoir les animaux d’élevage et les animaux sauvages.
Par Célia Fontaine, membre du CA de l'APRAD
Le plan national comporte plusieurs enjeux :
- la prévention et la lutte contre les abandons d’animaux de compagnie ;
- l’amélioration de la gestion de l’errance canine et féline ;
- la prévention et la lutte contre la maltraitance des animaux de compagnie.
Ce plan d’action est articulé autour de mesures concrètes contribuant à cinq grands axes :
-Comprendre la situation et identifier les leviers d’action.
- Informer, interroger et former.
- Faciliter les synergies entre les acteurs impliqués dans la protection animale.
- Rendre la réglementation plus protectrice.
- Renouveler les mécanismes de financement.
L’APRAD note des éléments pertinents dans ce plan, à savoir:
- Les saisines à venir de l'Observatoire de la protection des carnivores domestiques (OCAD) ;
- Des campagnes de communication sur divers sujets ;
- Des formations en lien avec l'article 25 de la loi n°2021-1539 ;
- L'élaboration d'une formation interministérielle ;
- L'évaluation de la loi n°2021-1539 ;
- La position de la France sur certaines pratiques au niveau européen (caudectomie, colliers électriques, muselière, tatouage) ;
- Le financement de la stérilisation des chats et chiens errants.
Cependant, depuis l’adoption de la loi de lutte contre la maltraitance animale du 30 novembre 2021, seulement 4 décrets d’application et 6 arrêtés ministériels ont été publiés. Il y a encore des efforts à fournir et l’APRAD apprécierait que les nombreuses annonces soient gravées dans le marbre juridique pour être appliquées sur le terrain.
L’APRAD attend notamment :
- des peines plus dissuasives pour abandon et mauvais traitements, car pour l’instant les peines financières sont certes indispensables mais trop faibles.
- La fin des euthanasie de convenance, et la question de l’euthanasie en fourrière devra être frontalement abordée
- la mise en place de la formation en éthologie et éthique animale prévue dès le primaire
- la fin des annonces en ligne
- La fin des salons du chiot
- L’interdiction urgente des hypertypes (qui va demander plusieurs générations de chiens et chats).
- La mise en place effective de la liste positive des animaux qui peuvent être considérés comme animaux de compagnie
- Le rapport sur les chats errants promis dans la loi de 2021
- Des avancées plus concrètes pour la stérilisation des chats: dépasser la phase déterminant« les conditions d’allocation». Un amendement APRAD est à l’origine de cette mesure
Pour Nathalie Soisson, présidente de l’APRAD « parmi les mesures que l’APRAD approuve particulièrement se trouvent la professionnalisation des éducateurs canins et les formations à destinations des forces de l’ordre – à condition que les deux soient de qualité et encadrées sérieusement – ainsi que les campagnes de sensibilisation et le « parcours d’acquisition responsable ». Toutefois "pour ce qui est du Comité de Suivi National, nous souhaitons rappeler la demande faite de longue date par de nombreuses associations d’un défenseur des droits des animaux indépendant, disposant lui aussi de pouvoirs transversaux. Autre potentiel doublon, la création dans un avenir incertain d’une plateforme maltraitance alors que le Conseil National de la Protection Animale va lancer à l’automne sa Ligne téléphonique nationale de signalement des maltraitances, projet dont l’APRAD est un des partenaires. Les moyens nécessaires à Ma Sécurité pourraient ainsi être plus utilement alloués au soutien d’une autre mesure".
Sur a question de la santé des animaux de compagnie, rappelons qu"une grande partie de détenteurs n’emmène pas son ou ses animaux se faire soigner par manque de moyens ou de connaissances. La sensibilisation doit se poursuivre, car sur le terrain, de trop nombreuses personnes ignorent les réglementations en cours et ne respectent pas les besoins physiologiques de leurs compagnons. Pour cela, des moyens publics devraient être alloués en plus grande quantité à la sensibilisation, afin que cela ne pèse pas que sur les associations de protection animale qui sont bien souvent débordées.
Pour conclure, l'APRAD attend des actes plutôt que des effets d'annonce, et des moyens concrets pour y parvenir.