Analyse
Concours de ferme sur sanglier
Un concours de ferme sur sangliers prévu les 27, 28 et 29 mai derniers à Mailleroncourt-Charette a été interdit par la préfecture de la Haute-Saône in extremis, suite aux mécontentements d'associations de protection des animaux ainsi que par certains partis politiques et personnalités publiques.
Par Maxime Louis, Vice-Président de l'APRAD
Selon les considérants du préfet, l'organisateur de ce concours n'avait pas respecté les dispositions de l'arrêté du 21 janvier 2015 modifié par un arrêté du 15 novembre 2016, fixant certaines conditions de réalisation des entraînements, concours et épreuves de chiens de chasse ainsi que plusieurs dispositions relatives aux sangliers dont il a la possession.
Dans le cadre de ces évènements, le droit relatif à la chasse ne s'applique pas. En effet, l'article L420-3, alinéa 4 du code de l'environnement précise que "Les entraînements, concours et épreuves de chiens de chasse ou d'oiseaux de fauconnerie, autorisés par l'autorité administrative, ne constituent pas des actes de chasse."
L'organisateur doit solliciter une autorisation au préfet avec un certain nombre d'informations sur les chiens.
Ensuite, "huit jours avant la tenue de la manifestation, doivent être transmis à la direction départementale de l'agriculture et de la forêt ainsi qu'à la direction départementale des services vétérinaires du département du lieu de la manifestation la liste et les numéros d'identification des chiens qui participent. Conformément à la réglementation sanitaire, les certificats sanitaires et de vaccination doivent être tenus à la disposition des services de contrôle lors de la manifestation."
Ces évènements peuvent avoir lieu toute l'année si le lieu choisi est un enclos de chasse pour toutes les catégories de chiens. Dans le cas contraire, il convient de tenir compte du type de chiens, de dates à respecter ainsi que du type de terrain.
Au sein de ces considérants, le préfet a également mentionné la réception de plusieurs signalements d'associations de protection animale alertant sur la tenue de cette manifestation qui va à l'encontre, selon ces dernières, du bien-être des animaux. Ce considérant est intéressant car il démontre que le préfet a tenu compte de l'émoi provoqué chez une partie de la population à la tenue de ce concours, quand bien même celui-ci demeure légal s'il respecte les règles juridiques.
Les articles de la décision annulent l'évènement et ordonnent à l'organisateur de se mettre en conformité sur divers pans du droit liés à la détention de sanglier (mise en conformité des installations, identification porcine, mesures de biosécurité, opération de prophylaxie laquelle permet de lutter contre la peste porcine africaine (PPA).